Charles Rolls est envoyé au collège à Eton où il se révèle un parfait cancre ! mais à Cambridge, il obtiendra un diplôme d'ingénieur en mécanique
Alors qu'il était un jeune homme de 19 ans, étudiant la mécanique à Cambridge, Charles Rolls avait importé de Paris une Peugeot de 3cv1/2 Type Paris-Bordeaux, bouleversant la "tranquillité" de la ville universitaire !
C'est avec son compagnon, Evelyn, que Charles Rolls avait transgressé la réglementation routière et notamment la ridicule limitation de vitesse à 4 miles/heure.
L'Angleterre, qui est à la pointe de la révolution industrielle, a horreur de la nouveauté et refuse l'automobile. Alors qu'en France, les marques se multiplient, la Grande-Bretagne fait tout pour décourager les motoristes. Les autorités se retranchent derrière une loi de 1865, le Red Flag Act décrétant que tout véhicule sans chevaux doit être précédé d'un homme à pied brandissant un drapeau rouge et ne pas dépasser les vitesses de 2 miles/h (3.5 km/h) dans les villes et 4 miles/h en campagne !
A cette époque, seuls les riches accédaient à l'automobile et c'est leur influence, Charles Rolls en tête, qui permit de forcer les choses. Cette loi sera enfin abolie en 1896 et la vitesse autorisée passera à 12 miles/h (20 km/h).
Malgré son immense fortune, Charles Rolls est d'une avarice maladive. Il fuit les restaurants (à moins d'y être invité...). Ses repas se composent d'un léger sandwich ou d'un œuf dur... et il préfère dormir au bord de la route, sous sa voiture, plutôt que dépenser son l'argent à l'hôtel.
Toujours entouré de jolies femmes... Charles Rolls n'a pourtant pas de liaison, ni de fiancée. On voit toutefois Vera Butler, qui n'a peur de rien, faire avec lui des ascensions en ballon (!) mais il plane un certain mystère sur lequel les pudiques biographes n'ont pas voulu insister...
Le père de Charles Rolls, John Allan Rolls fut anobli en 1892 avec le titre de Lord Llangattock, régnant sur un domaine de 6000 acres au centre duquel se trouvait l'énorme maison familiale baptisée 'The Hendre", une bâtisse dans le plus pur style victorien avec profusion de vitraux, ornements gothiques, de lierre et de gravier... de chiens et de jardiniers.
On y accédait par une allée de 5 km, dans un parc où vivaient 2000 biches !
450 personnes travaillaient sur le domaine. Lord et Lady Llangattock étaient en quelques sortes les Seigneurs de Monmouth, la ville la plus proche.
Georgiana Marcia McLean (Lady Llangattock) était la mère de Charles, dernier né d'une fratrie composée de John McLean Rolls, Henry Alan Rolls et Eleanor Georgiana Rolls.
La famille Rolls possédait un yacht... suffisamment important pour leur permettre de partir en croisière... jusqu'en Russie !
Très jeune, le petit Charles montre des dons pour la vitesse et la mécanique. Il améliore un fauteuil roulant en l'équipant d'un frein (une simple barre de bois...) et se lance du haut d'un chemin en pente ! Une autre fois, la famille horrifiée le voit passer au volant d'un rouleau compresseur abandonné par des ouvriers. Il a de l'huile jusqu'aux yeux !
En 1900, le Duc et la Duchesse d'York (qui deviendront plus tard le Roi George V et la Reine Mary !) sont invités à la chasse chez Lord Llangattock. Comme ils n'étaient encore jamais montés en voiture, Charles Rolls en profite pour leur offrir leur baptême de la route.
Charles Rolls partagea, avec Sir John Scott-Montagu, l'honneur d'être un des premiers anglais à courir à l'étranger quand en 1889 il participa à la course Paris-Boulogne sur une Panhard, même s'ils terminèrent derniers...
L'année suivante, Charles Rolls participa en tant que mécanicien de S.F. Edge, à la course Paris-Toulouse-Paris sur une Napier.
Charles Rolls commence une éblouissante carrière de coureur automobile.
En 1901, il conduit sa Mors personnelle dans la course historique Paris-Berlin. Puis Paris-Madrid où il ne réussit pas à atteindre Bordeaux en 1903. En 1905, il conduit une Wolseley, dessinée par Herbert Austin, dans la Coupe Gordon-Bennet où il se classe 8ème.
Il se classera second de Paris-Ostende sur Panhard. Il sera premier de Paris-Biarritz et quatrième de Paris-Boulogne. Il est le meilleur coureur britannique du moment !
Charles Rolls remporte la médaille d'or à la course des 1000 Miles organisée pour promouvoir l'automobile en Angleterre. Ce rallye est un succès complet grâce au travail du Secrétaire de l'Automobile Club de Grande-Bretagne et d'Irlande : un certain Claude Goodman Johnson.
Ce personnage aura une importance capitale dans l'histoire de Rolls-Royce !
Charles Rolls se lance dans les affaires. Il ouvre un garage dans une ancienne patinoire, Lillie Hall, près de Earls Court. Le bâtiment peut accueillir 200 voitures.
Après Lillie Hall, Charles Rolls installe son magasin d'exposition au 15 Conduit Street, à deux pas de Piccadilly.
Né en 1864 à Datchet et fils de Sophia Fanny (née Adams) et de William Goodman Johnson, un employé du South Museum à Kensington (il parviendra au poste de Conservateur Section Science et Art du Musée de South Kensington... tout en travaillant de nuit au Musée de Bethnal Green afin de payer les études de son fils...), Claude Goodman Johnson sera lui-même embauché (comme coursier d'abord puis en charge d'organisation d'expositions et "étalagiste") à l'Institut Impérial, grande bâtisse où l'on organise des expositions.
Il se fait remarquer lors d'un Show regroupant plusieurs "voitures". Son talent d'organisateur est tel qu'on lui propose le poste de Secrétaire de l'Automobile Club de Grande-Bretagne et d'Irlande. Il y fait merveille et milite aux côtés des premiers membres du club (dont Charles Rolls...) pour défendre les droits des motoristes.
Quand, en 1902, Charles Rolls se lance dans les affaires, et devant les difficultés de gestion, il pense immédiatement à Claude Johnson (C.J. pour les initiés) pour le seconder. Celui-ci résilie ses fonctions à l'Automobile Club et devient l'associé et de Directeur de C.S. Rolls & Co.
Lorsque Claude Johnson aida à préparer le Grand Salon Automobile International, fondé par le Club Automobile de Henry J. Lawson en 1896, son rôle ne passa pas inaperçu... C'est H.J. Lawson lui-même qui proposa, dès l'année suivante, Claude Johnson pour le poste de Secrétaire de l'Automobile Club de Grande-Bretagne et d'Irlande, récemment fondé par F.R. Simms et Harrington Moore
Excellent mécanicien, Charles Rolls ne cesse de courir sur tous les circuits européens. Sa célébrité grandit et les clients accourent au garage. Toutes les relations mondaines des Llangattock : des Princes, des Ducs, des Comtes... tout le gratin veut acheter une voiture au Champion !
Mais, en bon anglais, Charles Rolls est chagriné de ne vendre que des voitures étrangères...
Le 26 mars 1904, Charles Rolls reçoit une lettre de son ami Henry Edmunds, membre comme lui de l'Automobile Club. Ce dernier a une participation dans l'affaire Royce Ltd de Manchester, qui fabrique du matériel électrique et a été très impressionné par la voiture construite et mise au point l'ingénieur Henry Royce.
Charles est intéressé mais fait le difficile : il n'aime pas beaucoup les bi-cylindres... De son côté, Henry Royce refuse de venir à Londres à cause de son travail... toujours.
Un mois se passe et le 29 avril, Charles se décide d'aller à Manchester... Les deux hommes discutent autour d'un repas puis vient le moment d'essayer la voiture.
Coup de foudre... quel silence !
Accords provisoires... et Charles court à Londres réveiller Johnson : "J'ai trouvé le plus grand ingénieur du monde !"
L'histoire est en marche...
et Edmunds recevra, en remerciements, le titre (officieux) de "Parrain de Rolls-Royce".
Ces textes sont inspirés des excellents livres : "Rolls-Royce 75 ans de perfection automobile" d'Edward Eves et "Rolls-Royce" de Jacques Borgé & Nicolas Viasnoff.
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