Dans le petit village d'Alwalton, au Sud-Ouest de Peterborough, James Royce, descendant d'une longue lignée de meuniers, tente de mécaniser (en vain) ses moulins en y adaptant des moteurs à vapeur. Sa femme, Mary, fille de fermier, est sur le point de mettre au monde leur cinquième enfant. Baptisé Frederick Henry, il naîtra le 27 mars 1863.
La famille Royce s'installe à Londres. La vie est dure et le jeune "Fred" vend des journaux pour le compte de W.H. Smith & Sons à Clapham Junction et à Bishopsgate. Les études passent au second plan... mais la situation s'améliore suffisamment pour lui permettre d'aller à l'école de 11 à 12 ans. Puis il retournera travailler comme télégraphiste au bureau de poste de Mayfair.
Une de ses tantes, à Fletton, paye à Henry Royce un stage d'apprentissage dans les usines du "Great Northern Railway" à Peterborough. Elle lui offre aussi le prix de sa pension dans la famille Yarrow.
Yarrow, chez qui logeait le jeune Henry, était un monteur-ajusteur expérimenté. Il possédait également ses propres outils, un tour et un étau dans un atelier au fond du jardin... Henry Royce y acquit cette grande habileté à se servir des machines outils.
En 1879, le stage d'apprentissage s'arrête brusquement quand la tante de Fletton, touchée par la crise économique, ne peut plus l'entretenir... Henry Royce a 16 ans et c'est muni d'un certificat signé par l'Inspecteur en Chef de l'usine de locomotives qu'il se rend au nord de l'Angleterre, marchant péniblement pour chercher du travail...
A Leeds, Henry Royce trouve un emploi dans une fabrique d'outils. Il passe le peu de temps libre qu'il lui reste (la semaine de travail est de 54 heures !) à étudier cette nouvelle science qu'est l'électricité.
Henry Royce postule à une annonce de la "Light & Power Company", à Londres, et obtient un poste d'essayeur. Grâce a ses aptitudes pour la mécanique et ses connaissances sur le sujet, il est envoyé dans le Nord à Liverpool, comme conseiller technique auprès de la "Lancashire Maxim & Western Electric Company".
Royce acquiert un savoir et une expérience précieux et, lorsque la Lancashire Cie ferme ses portes, il suit les conférences du "London Polytechnic". De plus il avait réussi à mettre un petit capital de côté. Il devint ainsi le protégé du professeur Ayrton, le pionnier des accumulateurs.
C'est avec son ami et compagnon de travail, l'ingénieur électricien Ernest A. Claremont, qu'Henry Royce fonde une petite société de fabrication à Manchester. Les premières commandes dans l'atelier de Cooke Street sont de la sous-traitance de petites pièces de lampes et de petits appareils de distribution.
Les deux associés vivent à l'étage, au dessus de l'atelier.
En 1893, Claremont épouse une fille d'Alfred Punt.
Henry Royce, travailleur acharné plus intéressé par la mécanique et l'électricité que par la gente féminine et les sorties galantes... trouve "bien pratique" d'épouser la deuxième fille Punt : Minnie.
Marié à Minnie Punt en 1893, Henry Royce s'installe à Chorlton-cum-Hardy, Manchester. Ils sont rejoints par sa mère, qui vivait à proximité jusqu'à 1904 et par sa nièce Violet.
Ils aménagent, en 1898, dans une maison nouvellement construite à Knutsford : la villa Brae Cottage, à Legh road. elle possède un jardin entièrement éclairé électriquement (!). Ils y resteront jusqu'en 1908. Les Claremont ont, de leur côté, loué une grande maison.
Henry et Minnie se sépareront en 1912.
John de Looze entre dans la nouvelle Société F.H. Royce comme responsable de la partie financière.
Constituée en Société à Responsabilité Limitée en 1894, elle est maintenant connue sous le nom de Royce Limited. C'est alors qu'apparaissent les premières grues animées par des moteurs électriques, utilisant du courant triphasé.
Les moteurs bobinés en tambour sont aussitôt achetés par les fabricants de textile et par les propriétaires de mines...
Les grues sur rail connaissent un grand succès dans les docks et les aciéries. Propulsées par des moteurs de 70 cc et munies de changements de vitesse, elle sont bien construites et durent longtemps... Elle sont également très chères !
La Société Royce aura bientôt un bureau d'études important, des aciéries, des fonderies... le capital s'élève à 30 000 £ en 1890. Royce est devenu un homme aisé, un ingénieur reconnu et respecté... avant même de songer à l'automobile !
Directeur de sociétés, passionné de mécanique et chauffeur amateur, Henry Edmunds entra en relation avec Royce Ltd. quand Claremont le contacta pour prendre une participation au capital de la W.T. Glover, de Salford, dont Edmunds était le Directeur.
Etant lui-même un des premiers ingénieurs électriciens d'Angleterre, il connaissait bien Henry Royce... et en tant que membre du cercle très fermé des automobilistes, il s'était lié d'amitié avec le fils de Lord Llangattock, l'honorable Charles S. Rolls.
Il fut à l'origine de la première rencontre de Rolls et Royce.
Ces textes sont inspirés des excellents livres : "Rolls-Royce 75 ans de perfection automobile" d'Edward Eves et "Rolls-Royce" de Jacques Borgé & Nicolas Viasnoff.
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